Retrait de permis alcool : à quel taux et combien de temps ?
L'alcool au volant entraîne un retrait du permis à partir d'un taux supérieur ou égal à 0,8 gramme par litre de sang (équivalent à ≥ 0,40 mg/L d'air expiré).
Il y a d'abord une rétention immédiate du permis de 72 heures (pouvant être portée à 120 heures si des analyses en laboratoire sont nécessaires). Ensuite, une suspension de permis d'une durée allant jusqu'à 6 mois est décidée par le préfet pendant ou après la période de rétention en attendant le jugement.
Avec un taux inférieur à 0,8 g/L de sang (équivalent à < 0,40 mg/L d'air expiré), c'est une alcoolémie contraventionnelle sans retrait de permis immédiat.


Barème des durées de suspension en fonction du taux
La suspension du permis de conduire décidée par le préfet est de 6 mois maximum en cas de délit d'alcoolémie (article L224-2 du Code de la route). La durée de la suspension peut être portée à 1 an en cas d'ivresse manifeste, de conduite sous l'empire d'un état alcoolique, de conduite après usage de stupéfiants, de refus de se soumettre aux vérifications, d'atteinte à une personne ou de délit de fuite.
Même pour la première fois, si le taux d'alcool est supérieur ou égal à 0,8 g/L de sang, il y a retrait immédiat et suspension du permis de conduire par la préfecture.
"La durée de la suspension ou de l'interdiction prévue à l'article L. 224-1 ne peut excéder six mois. Cette durée est portée à un an en cas d'infraction d'atteinte involontaire à la vie ou d'atteinte involontaire à l'intégrité de la personne susceptible d'entraîner une incapacité totale de travail personnel, de conduite en état d'ivresse ou sous l'empire d'un état alcoolique, de conduite après usage de stupéfiants, de refus de se soumettre aux vérifications, ou de délit de fuite."
Exemple du barème en Saône-et-Loire (2022)

Dès le premier taux délictuel, la suspension est supérieure à 3 mois. À 1 g/L, la durée de retrait est de 5 mois. La suspension de permis est de 6 mois à partir de 1,2 g/L (équivalent à 0,6 mg/L d'air expiré).
On voit dans ce barème que l'éthylotest antidémarrage ne peut être proposé que jusqu'à 1,38 g/L de sang (équivalent à 0,7 mg/L d'air expiré).
Exemple du barème dans le Cher (2009)
À noter que le préfet du Cher a, par arrêté 2009.1.457 du 26 février 2009, défini la durée de la suspension administrative selon le taux d'alcoolémie constaté.
Taux d'alcool en mg/L d'air expiré | Taux d'alcool en g/L de sang | Durée de suspension sans accident ni infraction | Durée de suspension avec accident ou infraction |
---|---|---|---|
0,40 mg/L à 0,49 mg/L | 0,8 g/L à 0,99 g/L | 1 mois | 2 mois |
0,5 mg/L à 0,59 mg/L | 1,00 g/L à 1,19 g/L | 2 mois | 3 mois |
0,6 mg/L à 0,69 mg/L | 1,20 g/L à 1,39 g/L | 3 mois | 4 mois |
0,7 mg/L à 0,79 mg/L | 1,40 g/L à 1,59 g/L | 4 mois | 6 mois |
0,8 mg/L à 0,89 mg/L | 1,60 g/L à 1,79 g/L | 5 mois | 6 mois |
À partir de 0,9 mg/L | À partir de 1,80 g/L | 6 mois | 6 mois |
Ivresse manifeste | 2 mois | 2 mois | |
Refus de se soumettre au dépistage | 6 mois | 6 mois | |
Accident corporel | 6 mois | 6 mois | |
Délit de fuite | 6 mois | 6 mois |
Rétention du permis pour alcool
Lors d'un contrôle par les forces de l'ordre, il est possible que la police ou la gendarmerie prononce une rétention du permis immédiate (article L224-1 du Code de la route) s'il constate :
- une conduite sous l'empire d'un état alcoolique caractérisé par un taux d'alcool égal ou supérieur à 0,80 gramme par litre dans le sang ou 0,40 mg/L d'air expiré ;
- un refus de se soumettre aux vérifications destinées à établir l'état alcoolique ;
- un état d'ivresse manifeste.
NB : Il peut être utile, si vous estimez que la procédure n'est pas conforme, d'appeler un avocat en Droit routier dès la rétention de votre permis par la police ou la gendarmerie.
La rétention dure 72 h maximum par défaut. Elle peut être prolongée jusqu'à 120 h lorsque des analyses en laboratoire sont nécessaires pour confirmer le taux d'alcoolémie ou la présence de stupéfiants.
Récupérer son permis après la rétention
Si l'alcoolémie n'est pas confirmée durant la rétention ou que le préfet n'a pris aucune décision, le permis de conduire peut être récupéré auprès du service indiqué sur l'avis de rétention pendant les 12 heures suivant la période de rétention. Si cette dernière expire dans la tranche horaire 18-22 heures, le délai est prolongé jusqu'à 12 h le jour suivant.
À l'issue de ce délai, le permis est envoyé par courrier recommandé avec accusé de réception (AR).
Suspension administrative pour alcoolémie
Au cours de la rétention, une 2ème vérification du taux d'alcool est effectuée soit par l'intermédiaire d'un éthylomètre homologué, soit par un examen médical avec une prise de sang.
Suspension du préfet
Lorsque l'analyse de sang est positive ou que l'état d'ivresse est confirmé, le préfet ou sous-préfet prononce une suspension administrative. Le conducteur alcoolisé ne peut conduire son véhicule pendant la durée de la suspension. Par ailleurs, une convocation en justice lui sera transmise.
Depuis 2019, une alternative à la suspension pourra être proposée avec la pose d'un éthylotest antidémarrage.
Refus de se soumettre au dépistage
Le refus de se soumettre aux vérifications destinées à établir l'état alcoolique constitue un délit entraînant des sanctions lourdes : retrait de 6 points, suspension ou annulation du permis. Les peines principales sont toutefois différentes de l'alcoolémie délictuelle : le refus est puni de 2 ans d'emprisonnement et 4 500 € d'amende (article L234-8 du Code de la route), contre 3 ans et 9 000 € pour une alcoolémie ≥ 0,8 g/L.
Alcoolémie délictuelle et pose d'un EAD
Le Conseil Interministériel de la Sécurité Routière du 9 janvier 2018, présidé par le Premier ministre Édouard Philippe, donne la possibilité à un conducteur contrôlé avec un taux d'alcool supérieur à 0,8 g/L de sang de pouvoir conduire notamment pour garder son emploi.
Il s'agit d'une alternative à la suspension de permis administrative du préfet conditionnée par la pose d'un EAD (éthylotest antidémarrage). Cette possibilité est sous conditions :
- En pratique préfectorale, généralement pour un taux entre 0,8 et 1,8 g/L de sang hors récidive (selon les barèmes locaux, comme en Saône-et-Loire ou Indre-et-Loire) ;
- À l'initiative du préfet pour une durée de 1 an maximum ;
- Le juge pourra ensuite étendre cette obligation jusqu'à 5 ans ;
- L'intégralité du coût d'achat et de pose du dispositif sera à la charge du conducteur ;
Pour plus d'informations sur l'EAD : Service-Public.fr - Éthylotest antidémarrage

Sanctions pénales pour conduite avec alcool (≥ 0,8 g/L)
Depuis la loi n° 2025-622 du 9 juillet 2025 (version en vigueur au 27/08/2025), la conduite avec un taux d'alcoolémie supérieur ou égal à 0,8 g/L est punie de 3 ans d'emprisonnement et 9 000 € d'amende (article L234-1 du Code de la route).
Le juge peut également prononcer des peines complémentaires (article L234-2) :
- Suspension du permis de conduire jusqu'à 5 ans ;
- Annulation du permis avec interdiction de solliciter un nouveau permis jusqu'à 5 ans ;
- Travail d'intérêt général ;
- Jours-amende ;
- Obligation d'accomplir un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
Suspension judiciaire du permis
La suspension judiciaire peut être prononcée par le juge en complément des peines principales. La durée de la suspension administrative déjà effectuée est déduite de la durée totale de suspension prononcée par le juge.
Pour récupérer son permis après une suspension, le conducteur doit effectuer un contrôle médical auprès d'un médecin agréé. Des tests psychotechniques sont requis à partir de 6 mois de suspension.
Lors de cette suspension suite à une alcoolémie positive, aucun aménagement de peine n'est possible concernant la conduite professionnelle (permis blanc impossible). N'hésitez pas à consulter un avocat conseil en alcool au volant qui vous conseillera sur les éventuels vices de procédure de votre dossier dans l'objectif de sauver votre permis de conduire.
Le délit pour conduite en état alcoolique est inscrit au casier judiciaire du conducteur. Rappelons que l'alcool au volant est une infraction qui est un délit avec un taux supérieur ou égal à 0,8 g/L de sang (ce qui correspond à environ 3 verres), en dessous il s'agit d'une contravention.
Récidive de conduite sous l'empire d'alcool
On parle de récidive lorsque le conducteur commet un nouveau délit d'alcoolémie dans un délai de 5 ans à compter de l'expiration ou de la prescription de la première peine (article 132-10 du Code pénal), et non pas de la date du jugement.
En cas de récidive légale (article L234-13 du Code de la route), les conséquences sont :
- Annulation de plein droit du permis de conduire ;
- Lors de la réobtention du permis, obligation de conduire avec un éthylotest antidémarrage (EAD) pendant une durée pouvant aller jusqu'à 3 ans ;
- Le juge peut également prononcer une interdiction de solliciter un nouveau permis jusqu'à 5 ans (article L234-2).
Retrait de permis pour un jeune conducteur en période probatoire
Depuis 2015, le taux d'alcoolémie légal pour les jeunes conducteurs est de 0,2 g/L de sang, c'est-à-dire en pratique aucun verre d'alcool.
Un retrait de 6 points en permis probatoire n'est plus synonyme d'invalidation (depuis la jurisprudence du Conseil d'État de septembre 2023).
Voir notre guide actualisé sur le retrait de 6 points en jeune permis pour voir si vous pouvez faire un stage de récupération de points.
Visite médicale et tests psychotechniques après alcool au volant
Tout retrait de permis d'un mois ou plus entraîne l'obligation de passer une visite médicale du permis de conduire avant de reprendre le volant.
Pour une suspension de 6 mois ou plus, des tests psychotechniques sont également obligatoires en plus de la visite médicale.
Questions fréquentes sur le retrait de permis pour alcool
Le retrait de permis intervient à partir d'un taux d'alcoolémie de 0,8 gramme par litre de sang (ou 0,40 mg/L d'air expiré), seuil du délit. Entre 0,5 et 0,8 g/L, c'est une contravention avec retrait de 6 points mais sans rétention immédiate. Pour les jeunes conducteurs en période probatoire, le taux légal est de 0,2 g/L, soit zéro verre d'alcool en pratique.
La procédure débute par une rétention immédiate du permis par les forces de l'ordre (72 h, extensible à 120 h si analyses nécessaires). Ensuite, le préfet prononce une suspension administrative jusqu'à 6 mois (1 an dans certains cas aggravés). Enfin, le tribunal peut prononcer une suspension judiciaire jusqu'à 5 ans avec peines complémentaires. Depuis 2019, une alternative avec éthylotest antidémarrage (EAD) peut être proposée pour les taux entre 0,8 et 1,8 g/L.
Pour récupérer votre permis après une suspension pour alcool, vous devez : 1) Attendre la fin de la période de suspension, 2) Effectuer une visite médicale obligatoire auprès d'un médecin agréé (dès 1 mois de suspension), 3) Passer des tests psychotechniques si la suspension dépasse 6 mois, 4) Récupérer votre permis en préfecture ou le recevoir par courrier recommandé. En cas d'annulation, vous devrez repasser l'examen du permis de conduire.
Il n'existe pas de peine minimale automatique. Le juge dispose d'un pouvoir d'appréciation selon les circonstances de l'infraction, le taux exact d'alcoolémie, les antécédents et la situation du conducteur. Les sanctions prononcées varient selon les juridictions et les barèmes locaux (voir par exemple le barème de Saône-et-Loire ci-dessus). Le retrait de 6 points est automatique, et un stage de sensibilisation à la sécurité routière est fréquemment imposé.
Depuis la loi n° 2025-622 du 9 juillet 2025, les peines maximales pour conduite avec un taux ≥ 0,8 g/L sont : 3 ans d'emprisonnement et 9 000€ d'amende. S'y ajoutent des peines complémentaires possibles : suspension du permis jusqu'à 5 ans, annulation avec interdiction de repasser jusqu'à 5 ans, travail d'intérêt général, jours-amende, stage obligatoire. En cas de récidive légale au sens de l'article 132-10 du Code pénal, les peines sont doublées (6 ans de prison, 18 000€ d'amende) avec annulation automatique du permis.