L’alcoolémie est le taux d’alcool dans le sang, exprimé en g/L. On peut l’estimer avec une formule, mais les vérifications destinées à établir la preuve de l’état alcoolique sont faites soit au moyen d’analyses ou examens médicaux, cliniques ou biologiques, soit au moyen d’un éthylomètre conforme et homologué. (article L.234-4 du Code de la route). La formule pour calculer l’alcool dans le sang varie s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Notez bien que la formule exprimée dans cet article décrit une approximation du taux, le fait de manger ou de boire vite peut modifier le taux maximum observé dans le sang ce que nous avions vu en évoquant le temps pour éliminer l’alcool. Pour rappel, la limite légale d’alcoolémie est de 0,5g/L pour un permis définitif et 0,2g/L pour les jeunes conducteurs en permis probatoire.
Alcool dans le sang pour un homme
Pour un homme, on peut estimer l’alcoolémie théorique à partir de la formule dite de Widmark :
Taux pour un homme : T = (V × t × 0,8) / (0,7 × m)
où :
- V est le volume de boisson ingérée en millilitres (mL),
- t est le degré d’alcool en pourcentage (% vol., par exemple un vin à 12° = 12 %),
- 0,8 est la densité de l’alcool pur (l’éthanol),
- 0,7 est le coefficient de diffusion moyen pour un homme,
- m est la masse de la personne en kilogrammes (kg).
Exemple de calcul d’alcoolémie pour un homme
Pour un homme de 75 kg qui boit 2 verres de vin rouge de 14 cl à 12 ° :
T ≈ (2 × 140 × 0,12 × 0,8) / (0,7 × 75) ≈ 26,88 / 52,5 ≈ 0,51 g/L.
Théoriquement, son alcoolémie dépasse donc la limite légale de 0,5 g/L applicable aux conducteurs titulaires d’un permis « classique ». Pour un jeune conducteur en permis probatoire, la limite étant fixée à 0,2 g/L, un taux de 0,51 g/L est également très largement au-dessus du seuil autorisé.
Alcool dans le sang pour une femme
Pour une femme, on peut estimer l’alcoolémie théorique à partir de la formule dite de Widmark, avec un coefficient de diffusion différent :
Taux pour une femme : T = (V × t × 0,8) / (0,6 × m)
où :
- V est le volume de boisson ingérée en millilitres (mL),
- t est le degré d’alcool en pourcentage (% vol., par exemple un vin à 12° = 12 %),
- 0,8 est la densité de l’alcool pur (l’éthanol),
- 0,6 est le coefficient de diffusion moyen pour une femme,
- m est la masse de la personne en kilogrammes (kg).
Exemple de calcul d’alcoolémie pour une femme
Pour une femme de 60 kg qui boit 1 verre de vin blanc de 14 cl à 11 ° :
T ≈ (140 × 0,11 × 0,8) / (0,6 × 60) ≈ 12,32 / 36 ≈ 0,34 g/L.
Théoriquement, ce taux reste inférieur à la limite légale de 0,5 g/L applicable aux conducteurs titulaires d’un permis « classique ». En revanche, pour un jeune conducteur en permis probatoire, la limite étant fixée à 0,2 g/L, une alcoolémie de 0,34 g/L est déjà nettement au-dessus du seuil autorisé.
Les sanctions de l’alcool sur la route
En pratique, un tel résultat l’exposerait à une infraction d’alcool au volant (contravention de 4eme classe) avec amende forfaitaire de 135 euros, retrait de 6 points et suspension possible du permis.
À partir d’un taux mesuré de 0,8g par litre de sang, l’infraction devient un délit avec un traitement judiciaire, le permis sera retiré sur le champs. Notez bien que depuis cette année, le mélange alcool + stupéfiant sera sanctionné administrativement par un retrait de 9 points. Chose inédite jusque là dans le Code de la route !
Ce calcul reste toutefois une estimation théorique : le taux réel peut varier notamment selon que la personne a bu à jeun ou en mangeant, la vitesse de consommation et le temps écoulé. Seuls les résultats d’un éthylomètre homologué ou d’une analyse de sang font foi juridiquement.
On ne le répétera jamais assez, pour les jeunes conducteurs, c’est zéro verre d’alcool.
Depuis les jurisprudences du conseil d’Etat de septembre 2023, il est possible de faire un stage de points sous des conditions très précises. Il faut rentrer en contact avec l’équipe de LegiPermis.
Pour les permis normaux, c’est-à-dire non jeune conducteur (plus de 3 ans depuis la date d’obtention), vous pouvez faire un stage récupération de point dans la limite d’une fois par an. Vérifiez juste que le solde est bien inférieur ou égal à 8 avant de vous inscrire.
Comment l’alcool est éliminé ? (temps et facteurs)
L’alcool absorbé passe dans le sang puis est éliminé principalement par le foie. Cette élimination se fait à une vitesse presque constante. Et soyons clair, la vitesse d’élimination ne dépend pas de votre volonté et ne peut pas être accélérée en faisant du sport, en prenant un café ou en prenant une douche froide.
À quelle vitesse le corps élimine l’alcool ?
En moyenne, on considère que l’alcool est éliminé à une vitesse d’environ 0,10 à 0,15 g/L par heure à partir du dernier verre, chez un adulte en bonne santé. Cette vitesse peut varier d’une personne à l’autre (sexe, âge, état de santé, traitements, etc.), mais elle reste globalement quasi constante dans le temps pour un individu donné.
voir notre article sur le temps pour éliminer l’alcool.
Ce qui modifie surtout le pic d’alcoolémie (et non la vitesse d’élimination)
En revanche, plusieurs facteurs influencent le taux maximal atteint (le pic d’alcoolémie) et le moment où il est atteint :
- Le poids et la corpulence : à quantité d’alcool égale, une personne plus légère aura un taux d’alcoolémie plus élevé.
- Le sexe : à poids égal, une femme atteint en général un taux plus élevé qu’un homme, car son corps contient en moyenne moins d’eau pour diluer l’alcool.
- Boire à jeun ou en mangeant : à jeun, l’alcool passe plus vite dans le sang et le pic est plus haut et plus rapide. Pendant un repas, l’absorption est ralentie et le pic est plus bas et plus tardif.
- La vitesse d’ingestion : avaler plusieurs verres très rapidement fait monter le taux plus haut et plus vite que les mêmes verres espacés dans le temps.
Voir aussi: combien de verre pour atteindre 0,8g/L.
Crédit photo : cyclonebill, image modifiée.
